vendredi 16 juin 2006

Il était une fois...


Les ruelles de Liège réservent parfois d' agréables découvertes. Ainsi, à deux pas de la place Saint Paul, des vitres nous racontent une histoire :

On raconte que la buée qui se dépose sur les vitres de certaines maisons fait réapparaître des inscriptions qui auraient été tracées des années plus tôt. Quelques-uns vont même jusqu'à prétendre qu'à l'origine, ces inscriptions auraient été formées dans le sable qui a servi à la fabrication de ces vitres.

Elles auraient été écrites par tous ceux qui, partis dans le désert à la recherche d'une quelconque vérité, se seraient perdus dans des sables mouvants. Pour ne pas s'enfoncer trop vite, ils auraient tenté de calmer leur agitation en traçant des inscriptions produites par un agréable mouvement de main. Ils ne cherchaient pas à savoir ce qu'ils écrivaient; ils voulaient juste trouver les mots qui les retiennent le plus longtemps possible à la surface.

Ceux qui en sont revenus passent leur temps à souffler sur les vitres avec l'espoir d'y retrouver leurs inscriptions et d'en comprendre enfin le sens.

Sur la porte, une autre histoire, reprise en morse :

Lorsqu'ils ont leur marteau en main, les ferronniers se donnent du courage en se racontant des histoires. Par souci d'efficacité, beaucoup se les disent dans l'alphabet morse : l'alternance de coups légers et de coups lourds de marteau rythme leur travail.

Les soirs d'orage, les ferronniers viennent rôder autour des maisons pour lesqueles ils ont réalisé les grilles ou les portes. Ils espèrent que le vent violent les fera battre dans une série de coups lourds et légers, et qu'ainsi ils pourront enfin entendre la suite des histoires qu'ils n'ont pas su comment finir.

Serge

1 commentaire:

Anonyme a dit…

...

beau texte et photo